Les raisons de la crise de confiance

Les honoraires de la sécurité sociale sont les mêmes depuis trente ans, contrairement aux charges, à l’immobilier, aux cotisations, aux assurances professionnelles, au matériel, aux salaires de notre personnel.

Ne pas valoriser les tarifs conventionnels sur une période aussi longue est une des façons pour la cinquième puissance économique mondiale, d’abandonner le financement de sa santé. C’est aussi une façon contourner le problème des déficits publics en transférant son financement sur des structures privées.

L’objectif de nos dirigeants est donc de déprécier le secteur privé de la santé le plus rapidement possible avant de le transférer à la mutualité à moindre coût.

Les indicateurs ne manquent pas : l’avenant 8, le Hold up des mutuelles obligatoires sans obligation de remboursement au delà du tarif de la sécurité sociale, la démission de Frédéric Van Roekeghem. Directeur de la sécurité sociale de 2004 à 2014, ce polytechnicien de cinquante trois ans, a démissionné de sa fonction pour prendre la direction de MSH international (Société multinationale d’assurance santé privée). Cette société étend son empire sur soixante nationalités différentes.

Certains d’entre nous seraient peut être tenté d’accepter l’inacceptable, en imaginant ne pas être impacté par cette nouvelle loi de santé. Qu’ils se demandent alors quel sera le contenu de la prochaine loi, puis de la suivante, et encore jusqu'à ce que le prix de leur service soit suffisamment déprécié pour être cédé aux mutuelles.

Enfin l’expérience de la signature de l’avenant 8 en 2012 a bien montré qu’il existait une réelle déconnexion entre les représentants syndicaux signataires et leur base.